Les divulgations autour du programme PRISM font se poser des questions à beaucoup de monde. Une des solutions préconisée est d’utiliser des outils de chiffrement et/ou d’anonymisation.
On savait déjà que l’anonymisation de données avait des limites. Des études au USA ont permit de retrouver les identités de personnes à partir de données anonymisées de la sécurité sociale. Le big data présente toutes les caractéristiques pour permettre des corrélations aboutissant au rattachement de données isolées à des personnes.
Mais intéressons-nous au réseau TOR. Ce réseau de re-routage et d’anonymisation a été conçu aux USA. Il est aujourd’hui encore maintenu par une fondation américaine.
La page de Wikipédia sur TOR parle d’une possibilité d’attaque dite Time Pattern, c’est à dire une attaque sur l’empreinte temporel des flux réseaux passants par des nÅ“uds TOR. En effet, un nÅ“ud qui reçoit un paquet réseau TOR essaye comme un routeur de le renvoyer au plus vite vers le nÅ“ud suivant, et ainsi de suite jusqu’au serveur destinataire. La façon (temporel) qu’une machine a de « parler » sur le réseau est donc assez bien retransmise jusqu’au serveur destinataire.
Il faut, me direz-vous, pouvoir sniffer le serveur destinataire et le poste client (si il est connu), mais sûrement aussi tous les relais TOR intermédiaires pour pouvoir remonter du serveur au client. Cette méthode permet de lever l’anonymisation.
Si il semble facile, au moins pour un gouvernement, de capturer le trafic réseau d’un serveur en particulier, il semble difficile de pouvoir faire la même chose pour tous les nÅ“uds TOR et encore moins tous les postes clients du monde, même pour un gouvernement. La robustesse du réseau TOR repose sur cette propriété.
Le réseau TOR repose aussi sur de la cryptographie, mais uniquement pour les échanges « proches ». Et cela ne protège pas du Time Pattern.
Or, que fait PRISM ?
Et bien il fait justement cette chose qui semble difficile à faire : capturer le trafic réseau d’une grande partie des ordinateurs de l’Internet, voir peut-être tous. Et cela comprend les serveurs, les nÅ“uds TOR et les postes clients…
Rectification, PRISM n’est que la partie consultation.
Il faut plutôt garder le taps des câbles sous-marins et « Tempora » :
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/08/23/les-cables-sous-marins-cle-de-voute-de-la-cybersurveillance_3465101_651865.html
http://www.theguardian.com/uk/2013/jun/21/gchq-cables-secret-world-communications-nsa