Décollage!

Je suis parti depuis peu en voyage, loin… un voyage en préparation depuis six mois… attendu depuis deux ans… un long voyage sur une autre planète… pierres et sable rouge à perte de vue…

Mars.

Paris sous le soleil, le 26 septembre 2011 en début d’après-midi, j’ai quitté pour quelques temps la planète bleue et mon amour. On a déjà revêtu notre combinaison spatiale, celle que l’on gardera tout au long du voyage, celle qui est sensée nous préserver des environnements extérieurs hostiles. Mon amour est restée là, devant le quai d’embarquement, le regard perdu dans le vide :'(

On survole une dernière fois la capitale tout en prenant rapidement de l’altitude. On est encore loin de l’image de planète bleue, cela ressemble plutôt à une gigantesque plaque de béton craquelé en tout sens. Par endroits, quelques tâches vertes isolées montrent que la nature n’est plus la norme par ici.

En s’éloignant encore, cette tâche de béton disparaît à l’horizon. Malgré la brume, on retrouve toutes la palette des verts de nos campagnes. On est déjà au dessus de la chaîne des Alpes avec ses sommets et ses lacs d’un bleu profond. Je m’assoupis sur cette vision agréable.

Je rêve. Je vois comme une nébuleuse étirée. Dans le noir, je distingue comme un voile légèrement lumineux devant moi. Est-ce la voie lactée au dessus de nous? On est déjà si loin? Je commence à émerger. Non, c’est en dessous, la nuit est tombée. J’ouvre un peu plus les yeux pour contempler. Avec plus de détail, cela ressemble maintenant à une gigantesque toile d’araignée tout en longueur, accrochée dans le vide. On distingue comme pris dans cette toile une forme noir et allongée, un serpent qui ondule au centre de la toile. Cette chose m’intrigue et me fait ouvrir encore plus les yeux. Cette toile n’est pas une toile d’araignée, c’est comme une multitude de petits diamants et fragments dorés qui scintillent. Ils sont bien alignés, comme un réseau avec de grandes lignes droites qui s’étendent à perte de vue, bien marquées, et qui se ramifient et s’effiloche en des réseaux de lignes de plus en plus petits, de plus en plus fins. Et cette chose noir qui serpente au milieu, qui semble s’écouler, qu’est ce donc? C’est une rivière! Cette rivière noir coule tranquillement au milieu d’une vallée. Et autour de cette rivière est accroché une ville. Chaque petit diamant est en fait un lampadaire. Et il y en a des millier, des millions, à perte de vue le long de la rivière…

Après deux jours de vol, on s’approche enfin de la destination.

Moi qui pensait que Mars était complètement désertique et non habitée… en descendant lentement vers la piste d’atterrissage, on distingue clairement des petites maisons dans la plaine, innombrables. Et on distingue aussi des rivières pas très remplies mais avec des cultures autour.